Éducation et metaverse, où allons-nous ?
« Metaverse » se développe à un rythme effréné dans le monde entier, y compris au Luxembourg. Vivons-nous aujourd’hui à une époque semblable à celle où Internet a très vite conquis le terrain ? Et que cela signifie-t-il pour l’éducation ? C’est la question que Gaston Ternes aborde dans sa carte blanche.
Le préfixe « meta » signifie « au-delà » et « verse » fait référence à « univers ». Les experts décrivent le metaverse comme le prochain saut quantique vers l’Internet 4.0, des espaces virtuels en 3D reliés entre eux, nous offrant ainsi un univers personnel. Les technologies telles que les crypto-monnaies, la blockchain en tant que registre, les réseaux 5G et la croissance exponentielle des logiciels de simulation sont déjà des espaces virtuels qui façonnent notre quotidien.
Notre smartphone serait remplacé d’ici 5 à 10 ans par des hologrammes, des casques et des lunettes qui nous donneraient accès à notre univers personnel, « tout, tout le temps, partout ». De nouveaux contenus convaincants sont à notre disposition, interactifs, collaboratifs, immersifs dans un monde où le numérique et le physique se confondent.
Comme souvent, la technologie est à la fois une chance et un piège. Les médias sociaux ont déjà bouleversé notre monde. L’impact du Metaverse sera incomparablement plus important. La question est de savoir si, cette fois-ci, nous ne voulons pas mieux nous préparer à la nouvelle réalité qu’à l’époque de l’invasion par les médias sociaux. Qui va par ailleurs gouverner cet univers ? Est-ce que ce seront toujours de grandes entreprises qui veulent avant tout gagner de l’argent ? Nous ferions bien de discuter en tant que société de ce à quoi le Metaverse du futur doit ressembler.
Pour l’éducation, Metaverse offre bien sûr une grande chance : actif et adapté à chacun, il est facile de se plonger dans les contenus que l’on souhaite acquérir, les répétitions sont possibles à tout moment, on peut apprendre par petites bouchées ; ce sont les composantes que la recherche en neurosciences qualifie d’efficaces dans le processus d’apprentissage.
La technique en soi n’est pas mauvaise, mais c’est l’utilisation que nous en faisons qui est décisive : avons-nous la maîtrise de notre vie ou sommes-nous seulement contrôlés et téléguidés ?
Une chose est sûre : personne ne sait à quoi ressemblera 2050 ! Comme le dit si bien Yuval Harari dans ses « 21 leçons pour le 21e siècle » : « La seule constante est le changement ». L’humanité est confrontée à des révolutions sans précédent. Comment pouvons-nous nous y préparer, nous et nos enfants ? Les 4 compétences « C » « penser critique, communiquer, coopérer et être créatif » ont certainement leur importance. Mais Harari en reconnaît une autre comme particulièrement importante : C’est « la capacité à résister au changement, à apprendre de nouvelles choses et à conserver son équilibre mental dans des situations inhabituelles ».